Un prof de littérature, il n'y a pas de quoi être surpris, me disait mon frère. Par expérience, j'ajouterais que l'université est, en général, un terreau assez propice au harcèlement.
J'ai donc brièvement médité sur ce que je pourrais dire sur lui. Ce garçon dont on a également parlé à l'émission de Paul Arcand. Je me suis même demandé ce que Christian Mistral en aurait dit, sur son blogue, à une époque. (L'aurait sûrement minimisé le tout ; l'aurait accueilli le type en terre des damnés.) En tous les cas, Christian a de la relève, en quelque sorte.
Pour ma part, je ramenais ça à une idée, une équation fort simple. L'irrésistible succès d'un homme au sommet d'une hiérarchie sociale, contre la morale qui reconnaît à juste titre que la sexualité humaine peut déraper, et que le pouvoir peut s'accompagner de violence. Naturellement, on penchera pour la morale, qui veut l'épanouissement des individus ; et non pour l'instinct débridé qui engraisse l'égo.
En d'autres termes, c'est un beau gars, un fin écrivain semble-t-il (je ne l'ai pas encore lu - si, si, je le lirai quand même), je suis sûr qu'il avait de quoi plaire ; MAIS le bigre de bougre, le bulldozer séducteur, le bouledogue de l'amour, il a transgressé les règles de son université et de la morale en laissant la violence et la domination s'infiltrer dans sa démarche de Don Juan à deux balles.
Bref, on ne peut pas dire que c'est une idée infiniment élaborée. Qu'une petite éructation de la pensée. Tout au plus une hypothèse anthropologique mâtinée d'une pincée de sexologie et d'une touche de psychologie. Ketchose de même.
Ce qui est une réflexion belle et élaborée et sentie, c'est ça. Merci Chantal Guy.
Il y a sans doute aussi un pouvoir de plus aux enseignants, quand on y songe; les écrits universitaires en littérature sont souvent empreins du vécu des étudiant.e.s... Ainsi, Il a eu cet accès à leurs âmes, qui a facilité, sans doute, sa capacité à trouver leurs vulnérabilités et les mener dans ses filets. Si triste histoire, tout de même. Je ne suis pas étonnée de voir des chanteurs ou des humoristes agir en imbéciles mysogynes, mais les écrivains? Ça me déçoit à chaque fois, un peu plus.
RépondreSupprimerOui ! Il avait accès a cet avantage déloyal, c'est vrai.
RépondreSupprimerChanteurs. Humoristes. C'est vrai. Des gens de bars parfois, avec un petit penchant pour la fête et l'alcool.
Mais les écrivains (et les éditeurs), pouquoi pas, après tout ? De la crapule il y en a par là aussi.
Tu as raison ! C'est triste, de voir l'édifice littéraire gangrené par des truands de la sorte.
RépondreSupprimerQuelle déception de constater que plus ça change, plus c'est pareil. Le peu de réconfort qu'il y a dans ce type de nouvelles, c'est que maintenant, ça fait les manchettes et ce n'est plus accepté sous un ton de résignation. Il faut briser les mythes qui entourent des professions ou des "vedettes" pour éviter de leur laisser le pouvoir qui vient avec.
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