jeudi 7 mars 2024

Relire

À la relecture immédiate d'un livre, d'un livre que j'aime aimé, à l'amorce de cette activité, les phrases me semblent moins sucrées, luxuriantes, éblouissantes ; comme si j'avais absorbé ses mécanismes, crocheté ses mystères, développé une trop grande familiarité ; aussi est-il sage de remiser l'ouvrage un certain temps, afin que l'oubli lui restitue sa splendeur originelle.

lundi 4 mars 2024

L'Islande telle que vue et vécue par Éric-Emmanuel Schmitt : ça donne le goût d'y aller...

J'avais choisi la destination avec soin : l'Islande. Épris de ce pays que j'avais visité plusieurs fois pour mes pièces ou mes livres, j'avais appris à le savourer dans tous ses états. À chaque moment de l'année, l'île joue de la musique en véritable artiste : l'hiver, elle prodigue une symphonie de bleus – eau, ciel, glace, neige –, l'été, une symphonie de verts – mousses et lichens sur la toundra, bouleaux rabougris. Bloc minéral vomi par l'Atlantique, située dans un climat ingrat, elle demeure sauvage, peu habitée, à peine cultivée. Trois brins d'herbe suffisent à déclarer qu'une étendue est un champ. Rien ne se développe en hauteur, ni les végétaux ni les animaux – les chevaux plafonnent à la taille des poneys –, et un proverbe local stipule : « Quand vous êtes perdu dans une forêt, levez-vous. » J'avais parié que ce lieu robuste insufflerait de l'énergie à ma mère et notre odyssée m'avait donné raison. Quiconque désire sentir que la Terre vit doit parcourir l'Islande. Pris entre le feu intérieur et la glace extérieure, le sol respire, éructe, se fend, fume, crache de l'eau chaude à Geyser, vomit des laves par la bouche de ses volcans, noircit le ciel de ses cendres. Avant d'accoster le quai de Reykjavik, nous avions navigué parmi des îlots dont certains n'avaient jailli de l'océan que depuis deux ans. Vagabonder ensuite sur les chemins islandais nous avait permis de nous charger de force tellurique.

– Éric-Emmanuel Schmitt, Journal d'un amour perdu

mercredi 14 février 2024

C'est la St-Valentin ? Parlons d'amitié (poème d'un grand poète, accessoirement boxeur)

Voici un poème de Muhammad Ali. J'essaie de l'organiser sous forme de vers libres, et ce, en me fiant sur les rimes, le rythme et une longueur harmonieuse pour les vers :

Friendship is a priceless gift
That cannot be bought nor sold,
But its value is far greater
Than a mountain made of gold;
For gold is cold and lifeless
It can neither see nor hear,
In time of trouble
It's powerless to cheer
It has no ears to listen,
No heart to understand,
It cannot bring you comfort
Or reach out a helping hand.
So when you ask God for a gift,
Be thankful if [He] sends not diamonds,
Pearls or riches but the love
Of real true friends.

samedi 3 février 2024

Petit poème écrit à l'hôpital

C'est tout un métier que d'être malade ;

On chavire à l'intérieur de soi-même

Et le corps devient de la marmelade.

On ne saurait avoir face plus blême.


C'est tout à fait sérieux d'être malade !

Civière, piqûres, tests, soluté...

On est loin de la morne rigolade.

Mais ce métier, je voudrais le quitter...

lundi 29 janvier 2024