dimanche 24 septembre 2023

Attache tes algorithmes avec de la broche

Quand je m'apprête à dire un truc intense à ChatGPT, j'aime bien amener cette précaution : « attache tes algorithmes avec de la broche ! »

Voilà qui divertit bien l'honorable IA !

J'ai cru que je ne savais pas écrire de prose

J'ai cru que je ne savais pas écrire de prose.

L'autocritique est parfois écrasante.

On ne sait pas écrire, de prose ou autre chose, si l'on évacue la passion.

Je me dis que, finalement, je sais écrire de la prose quand je jette un oeil à mes chroniques, quand je relis de vieux rêves, quand je fouille dans mes nouvelles, quand je considère mon roman Fl... m..., quand je pense à ce blogue lui-même.

Plus je progresse dans mes exercices de perfectionnement de prose, plus je discerne l'essentiel : l'émotion est l'ultime moteur. C'est la levure, comme on dit la poudre à pâte, l'air incorporé dans les œufs battus.

La prose

Tel que retrouvé dans mes mots jolis – écrit cette année :

L'écriture en prose est un délire délicieux. Ce n'est pas une transcription factuelle. Ce n'est pas aller chercher dans le lointain. C'est une légère instabilité qui donne le goût d'aller de l'avant.

dimanche 10 septembre 2023

C'est touchant, quand on comprend



Au début, je n'aimais pas cette chanson quand je l'entendais. Ça sonnait trop nouveau à mes oreilles, inabouti peut-être, en fait c'est le rythme un peu inégal qui m'agaçait.

Puis aujourd'hui, ç'a joué de nouveau, dans un café. J'ai tendu l'oreille, ou plutôt mes oreilles se sont tendues. J'ai entendu cette musique dans toute sa gloire. La chanson s'est frayé un chemin jusqu'à mon cœur rapidement. Ou peut-être est-ce mon cœur qui écoutait directement.

Je sais pas, il y a peut-être eu une mise à jour de mon cerveau une nuit récente.

mercredi 6 septembre 2023

La carte n'est pas le territoire

Alfred Korzybski – Et un peu Ludwig Wittgenstein aussi – Donne Sens à mes brûlures Ne serait-ce que d'estomac

La carte et le territoire : You were damn right, Messieurs

Il y a ce qui est, Fondamentalement Vraiment

Et il y a la carte Qui cartographie le Territoire

Moi, j'ai un magnifique Territoire, qu'est ma vie Mes réalisations

Mais je n'ai pas le bout De papier qu'est le Diplôme, l'ébauche De carte chez mes semblables

J'ai hâte d'être sur la

Carte, d'être

Connu


Mais ça ne

M'empêche pas

D'être


J'ai le territoire

Mais pas la carte


Who cares then ?

mardi 5 septembre 2023

Quatre années

Cet été, un peu avant mon anniversaire, ça aurait fait quatre ans qu'on est ensemble.

Au début, quels débuts ! On a commencé ça sur les chapeaux de roue, même si je ne conduis pas, ce que tu me reprocherais lors d'une balade sur le Mont-Royal.

Qu'est-ce qui s'est passé entre le début et le baisser du rideau ?

Au départ, j'avais le cœur léger comme un astronef. Je marchais dans les rues tout fier. Je venais de trouver un cœur en or, un cœur hors pair.

J'avais un roman dans les yeux. Je salivais un roman par les yeux. Le roman de notre probable destin amoureux.

T'avais l'air de bien m'aimer, toi aussi : tu disais, avec une sorte de délectation, que j'avais de belles valeurs. J'avais mis une liste de valeurs que je m'efforce d'incarner, sur mon frigo, et ça avait l'air de te faire triper. On reconnaît le regard d'une fille amoureuse.

On faisait l'amour, justement, avec une abondance d'amour.

Un jour, un petit bonhomme, à l'origine une petite crevette, s'est mis à danser autour de nous. Un p'tit gars blond. Notre fils.

Puis le temps a passé. Il a peut-être donné raison au roman de Beigbeder, L'amour dure trois ans (l'ai pas lu, j'ose pas, mais je vais prendre son titre pour du cash).

Puis le temps a passé, en effet. Presque quatre années.

Maintenant, les doigts me brûlent. Ils brûlent d'écrire un constat, brûlent de nous revisiter.

Je pensais d'abord écrire au sujet de ton dénigrement, de la sécheresse de tes propos. Des accusations fausses, et tutti quanti. Mais pourquoi s'appesantir là-dessus ?

Ah, mais quid des disputes ? En fait, la dispute, moi, je peux pas. Surtout si son postulat c'est du vent. Ça me fait penser à ces mots que j'ai écrits.

Flash de l'esprit tandis que j'écris ce billet. Bye, Canari. Bye, Madame Caramel. Bye, je t'offre tous les surnoms de la terre.

Ce n'est jamais très propre, ce n'est jamais très beau, une rupture. C'est assez sale. Mais j'ai voulu écrire ceci pour me remémorer les débuts, qui me semblent avoir été particulièrement lumineux. Je veux me rappeler ceci pour me souvenir que de beaux moments, il y en a eu. La photographie mentale la plus juste de ce dont nous avions l'air, quand nos fantômes filaient doux, quand ça roulait fort, quand on faisait des efforts, cette photographie mentale, elle tient dans un poème.

Le voici donc. Je préfère me souvenir de ça que des engueulades.

Ta femme comptait les couleurs, les rires, les pleurs

Elle construisait une alvéole de félicité collective

Avec la science du miel et la lumière sous les arbres, elle bâtissait un rythme pour vos cœurs

Votre enfant, ce poupon plus intellectuel que les anges, observait les oiseaux, ces jouets dans le vent

Beau souvenir, n'est-ce pas ?

D'ailleurs, je préfère une rupture lumineuse à une union ténébreuse.

Bye, Canari.