vendredi 20 septembre 2024

Un lacet tombé de la lune

C'est fou, parce que pas plus tard qu'aujourd'hui, j'ai recherché un vieux message dans ma boîte courriel. Il me semblait que j'y avais utilisé le mot lacet, alors j'ai fait une recherche avec ce mot-clé.

Résultat ? J'ai retrouvé une chanson que j'ai écrite... en 2016 ! Moi qui classe soigneusement mes affaires, surtout mes textes littéraires, je suis étonné de ne l'avoir retrouvé nulle part, ce texte. Peut-être est-ce quelque chose que j'avais perdu quand mon ancien PC a planté à tout jamais ? Eh, je sais pas.

Mais j'ai le feeling que la vie voulait que je retrouve cette chanson, où il y a ce vers : Un lacet tombé de la lune.

C'est particulier, car ces jours-ci, la lune m'inspire FULL GROS ! J'arrête pas de la regarder, de contempler sa rondeur parfaite qui ne semble pas vouloir s'amenuiser ou maigrir. Je lui ai dédié deux poèmes, en plus, dans les derniers jours. L'un étant le haiku dans ma dernière publication.

Voici donc la chanson que j'ai retrouvée. Je pense que c'était inspiré de Pascale Picard au Verre-Bouteille. C'est fucking cute, je devrais recommencer à écrire des chansons.


LE FRAIS RAYON

La fille sur la scène attire
Les regards en gros feux rougis
Sous son ombre d'huile s'étire
La nuit incendiée de bougies

C'que tu chantes, belle Pascale !
Les bougies sont nos cœurs liés
À ton cœur en beau carnaval
Je fonds fou tes yeux foncés

Le galbe, ce qu'il est charmant
Oui, celui de ta guitare
Le tien aussi finalement
Celui qui fait veiller tard

Tu fais une ode à Tim Hortons
Dont tu as été entichée
Je t'offre un chant comme la lune
Ainsi qu'habile Paul Piché

Ceux introvertis en titi
Préfèrent enfourcher les notes
Pour déclamer leur appétit
Tout ce qui dans leur tête trotte

Refrain :

T'es belle comme un frais rayon
Un frais rayon ma belle brune
Pascale comme un frais rayon
Un lacet tombé de la lune

Tu es le frais rayon ce soir
Le doux éclat courant sur moi
Le frais rayon broyant le noir
Le frais rayon qui meurt sur moi

Haiku sur la lune

Assis sur un muret de ciment, les cônes chatouillés par les phares des voitures dévalant l'avenue devant moi, j'ai vu la lune ; et ces mots me sont venus – je souhaitais que ce soit le début d'un plus long poème, mais j'y ai vu un haiku ! Voici donc mon haiku à la métrique rebelle :

La lune est pleine, racée et texturée
Je la vois bien sa texture
Grâce à mes montures

jeudi 19 septembre 2024

Publier ? Julie, je te réponds

Tu devrais aspirer à écrire un truc vraiment spécial, à la fois juste pour toi et profondément universel, un truc génial qui est juste à toi, un trésor juste à toi, avec lequel tu pourrais mourir sans que personne l'ait lu, mais tu saurais que c'est un truc spécial et juste à toi. Mais étant donné que ce serait un trésor que tu chérirais, ce trésor, ce truc juste à toi, il serait aussi aux autres s'ils le découvraient. C'est ça selon moi la littérature. Tu dois créer un trésor hallucinant, que tu pourrais garder juste pour toi, mais qui, d'une façon ou d'une autre, se fraiera un chemin vers les autres. Ça peut sembler contradictoire, mais ce ne l'est pas. Et pour que ce quelque chose de spécial naisse, juste pour toi, tu dois travailler comme une maniaque, une acharnée, écrire, écrire, écrire, de tout, de rien, souvent en périphérie de ton projet, pour finalement y revenir, tu mets des efforts dans l'ombre alors que tu as pourtant l'air de vouloir construire la tour Eiffel, les œufs de Fabergé, le métro de New York ou, comme Katie Bouman, l'algorithme qui a aidé à visualiser le premier trou noir ; tu dois être une cheffe de projet extrêmement méticuleuse pour un projet absolument fantomatique dont tu es à la fois la promotrice et la détractrice ; tu dois habiter ton projet avec un tel caractère personnel qu'on dirait : pouah ! c'est n'importe quoi comme écriture ! c'est n'importe quoi ! Et cependant, ce serait nouveau, si nouveau, que ça aurait la possibilité d'établir de nouveaux standards. C'est comme ça que tu dois écrire. Avec une grande folie, dans un état d'aliénation perpétuelle, que seul l'acte créatif peut apaiser ; et alors quand tu crées, les tensions s'apaisent, de l'air circule dans ton crâne à nouveau, comme si des fenêtres s'étaient ouvertes, et tu redeviens humaine. Écrire est un grand voyage ; on est assis dans un train, une locomotive d'autrefois, attaché à notre siège, on a seulement les mains de libres pour écrire ; c'est un voyage qui fait suer, trembler, dont on ne revient pas tout à fait indemne, c'est un voyage qui salit autant qu'il nettoie, qui désespère en même temps qu'il illumine, qui blesse à proportion de sa guérison, jusqu'à ce que les forces s'équilibrent et qu'au dernier instant la mathématique karmique rende un bilan positif, qu'on soupire, et qu'on lâche le stylo. La locomotive – où tu étais seule, finalement, ou du moins entourée de grincements, de présences invisibles et de radieux paysages – arrive enfin en gare. Personne pour t'accueillir, sinon que le soleil, qui en se levant t'applaudit à sa manière. Au loin, une rumeur, un tumulte ; ce sont les gens qui ont publié, qui dans une petite agglutination indécente se congratulent entre eux ; ils tentent de se faire croire qu'ils sont exceptionnels, engraissent leur petite hallucination collective ; ils n'ont pas fait de stupéfiant voyage en train, ils n'ont pas chevauché les rails, été le cœur et l'âme d'un train spectral, comme toi ; ils ont peut-être fait quelques longueurs dans un lac, parcouru un trajet cahoteux à bicyclette, ou suspendu leurs jambes à un arbre pour avoir la tête à l'envers ; rien de ça n'est spécial, et le grand égalisateur qu'est le temps prendra soin de ranger leurs livres dans un rayon de la bibliothèque où ils pourront sagement moisir ; l'énorme livre que tu portes dans ta valise noire n'entendra peut-être pas de louanges de sitôt, mais le temps lui réservera un sort agréable. Donc Julie, je crois que tu ne devrais pas espérer publier, tu devrais seulement écrire. C'est le plus terrible et le plus beau cadeau qu'un écrivain puisse se faire.

lundi 16 septembre 2024

C'est ma-gni-fi-que ! Ou comme on dit en versifiant : c'est ma-gni-fique ! (e muet) – merci Tolkien !

“All that is gold does not glitter,
Not all those who wander are lost;
The old that is strong does not wither,
Deep roots are not reached by the frost.

From the ashes a fire shall be woken,
A light from the shadows shall spring;
Renewed shall be blade that was broken,
The crownless again shall be king.

― J.R.R. Tolkien, The Fellowship of the Ring

dimanche 15 septembre 2024

Chorale chantant « Repartir à zéro »


Au restaurant, aujourd'hui, j'ai eu la belle surprise d'entendre... une chorale interprétant « Repartir à zéro » ! Surprenante affaire. D'abord, je ne savais pas qu'il y avait là une chorale. Et ça faisait étrangement écho à certaines de mes réflexions.

samedi 14 septembre 2024

Olé ! T'écris ? Incontournable discours TED Talk


Présente-toi, fais ton effort créatif, et laisse ta muse invisible, cette coautrice, faire sa partie du travail...

Le sosie d'Isaac Asimov, les synchronicités et les différentes formes d'éducation

Récemment, dans une période où je me demandais si je devais retourner à l'université (une vieille question, une indécrottable obsession pour moi ! – moi qui suis autodidacte), il m'est arrivé ceci. D'abord, plantons le contexte. Quelques jours plus tôt, je m'étais adressé à la vie, je lui avais demandé, à cette vie, de me fournir des indices susceptibles d'alimenter mes réflexions. J'avais demandé que des gens viennent me parler d'autodidactisme et/ou d'école.

Il m'est arrivé ceci, disais-je donc. Un jour récent, au travail, je suis descendu dans la foire alimentaire pour un matcha latte. Pendant que j'attendais ma verte boisson revigorante, je regardais mon profil LinkedIn. Observant ma section sur les études, m'imaginant aller finir bac et maîtrise dans des domaines scientifiques, je me suis dit : « Ça ferait ma fierté d'avoir ces études ». À cet instant, un sosie d'Isaac Asimov est passé. Petit, en complet, cheveux blancs peignés par en arrière, immenses favoris blancs, lunettes en plastique noir. Je me suis interrogé sur le sens de cette synchronicité. J'ai d'abord cru que la réponse était sans équivoque : l'université est une bonne voie, car l'illustre écrivain de science-fiction était diplômé jusqu'aux dents.

Ma vision des synchronicités, toutefois, se transforme avec le temps. Sauf dans de rares cas, je ne pense pas que l'univers nous exhorte à faire ceci ou cela ; l'univers, au mieux, nous présente les situations sous différents angles, nous invite à réfléchir.

Ce matin, j'ai écrit sur Google Asimov on school, et je suis tombé sur ceci : “Self-education is, I firmly believe, the only kind of education there is. The only function of a school is to make self-education easier; failing that, it does nothing.”