Femme
marginalement belle
C'est
une femme-épouvantail qui ploie sans cesse comme les céréales se
courbent quand vient le bruit du vent. Un sabir de dentelle exprime
sans cesse des secrets et des hésitations dans son regard.
Elle
est familiarisée avec le maniérisme duveteux des vampires déchus.
Elle est sinistrement captivante. Ses poignets décrivent, par
contorsions lasses, des alphabets, des proses, des enchantements, un
discours sous-marin.
Elle
rêve la vie d'un pôle à l'autre, de l'étoile la plus vilaine à
la plus sacrée. L'infini lui est extrême commodité, elle n'a pas à
fermer l'oeil.
Son
rire de crécelle a la succion de l'envoûtement qui terrifie.
Qu'on
se le dise, elle est belle. Une partition d'idéaux a crayonné dans
l'abysse de sa prunelle des moments de candeur et des sortilèges
bariolés que personne ne saurait... — je n'ai pas le mot pour
dire, et c'est tant mieux.
C'est
un visage structurellement ingénu, surtout lisse, avec un nez
opiniâtrement gai.
Les
yeux sont tout attachés au rêve, en vérité, ils sont une étoffe
qui lui — onirisme ! — est arrachée.
Les
lèvres sont goulûment éployées, pétales voulant sans cesse
goûter les rosées.
Une
fine chevelure noire, dont de très lisses et tendres filaments
solaires sont substitués à certains cheveux, encadre son minois qui
rit parfois, qui se rit, qui se cherche.
C'est
un beau brin de jeune femme maladroite qui éclipse la langueur
affreuse des jours noirs.
Magnifique toile. Vraiment Guillaume, j'adore.
RépondreSupprimerMerci Mylène ! J'ai pensé à toi justement en mettant ce texte en ligne, étant donné que tu aimes la prose surréaliste et que tu donnes dans l'oeuvre visuelle... Dans mon recueil, il y a toute une section de portraits comme celui-ci.
RépondreSupprimerOn peut l'acheter ce recueil des merveilles?
RépondreSupprimerOh, c'est trop gentil !
RépondreSupprimerPas encore. J'ai commencé à chercher un éditeur.
Tiens, pour toi, un autre portrait...
J'aime beaucoup aussi cette série de portrait... Je me demandais, si tu devais faire ton auto-portrait ?
RépondreSupprimerDear Helena !...
RépondreSupprimerJ'ai déjà conçu mon autoportrait spirituel dans un moment trouble, et j'avais opté pour un reflet exagéré.
Toujours est-il qu'il serait intéressant que je réalise un nouveau portrait, moins psychologique, et davantage visuel (tout en y insérant des éléments de psychologie, bien sûr)... Good idea !
Guillaume , ces portraits m'embarquent dans des allers-retours, zooms et parallèles gourmandes.
RépondreSupprimerEffervescent comme un cachet d'aspirine. Bien, bien ! perles, perles...
Laure ! C'est drôle que tu surgisses ici. Comme tu peux le voir, j'ai désormais un onglet « Projets vidéo » : je l'ai ajouté tantôt. Ça m'a fait songer à toi, justement ! Cette page est toujours vide, pour l'instant, mais trop de projets vidéo me trottent dans la tête. Il va falloir que je me lance.
RépondreSupprimerMerci de me transmettre ton appréciation si chaleureusement. C'est toujours apprécié... Je vais faire en sorte que ce blogue revive. Bien heureux si cette première tentative me remet dans la bonne voie.
Je vais sortir de mon cocon et venir vous voir plus souvent, moi aussi !
Je te relis...
RépondreSupprimerTes portraits sont d'une vivance absolue, goulûment relayé par la sonorité des mots, de leurs associations uniques en ton genre, on a envie de les boire, de les entendre, sur une scène ou dans un micro, que sais-je... vraiment.
Vidéo (24 images par seconde) = temps = tempo = sonore, non ? sinon, quels sont-ils tes projets visuels ?
Tout cela me gêne, je ne sais que dire !
RépondreSupprimerQuant aux vidéos : j'aimerais faire de petits courts-métrages absurdes, des vidéos d'humour.
Mam'zelle Gambade et moi-même avons un très potable concept humoristique à exploiter. Une sorte d'humour noir et absurde. Quant aux courts-métrages... le pluriel est peut-être de trop : j'ai, pour dire vrai, eu une idée de court-métrage surréaliste. Ça parlerait de la sélection naturelle.
mmh... je te mail.
RépondreSupprimerContent de te voir par ici, Audrey !
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