samedi 18 novembre 2023

Quand tu es moins con que tu penses

À l'écrit, certains mots me viennent naturellement. J'y pense même pas.

À l'oral, je refoule quantité de mots, de peur d'en faire un usage fautif.

Ce matin, en m'éveillant (fouillez-moi pourquoi), je songeais au mot outrancier. Mot que je n'utiliserais pas, disons, spontanément dans une conversation. J'aurais trop peur qu'on me demande de le définir.

Certains tests d'intelligence demandent de définir les mots.

Moi, les mots, j'y nage. Mais ils sont intégrés dans ma mémoire de façon tellement intuitive qu'il ne me vient pas à l'esprit, disons, de les définir. Ce qui est un mot ordinaire pour moi est peut-être le beau mot de quelqu'un d'autre. Dac. Par exemple, le mot rouge. Si l'on demande à une personne normale de définir ce mot, eh bien elle répondra : c'est rouge !

Quand on me demande de définir outrancier, j'ai envie de dire : ben, c'est outrancier !

Ce matin, en songeant à ça, je me suis dit : OK, fais un effort. Si tu avais à définir ce mot, que dirais-tu ?

Alors outrancier. Je pense tout de suite à outrance. Les dictionnaires sont comme ça. Ils disent : ce mot provient de tel mot, voir cet autre mot. En un flash, même exercice : j'ai associé outrance à outre. Quand on dit en outre, ça veut dire de plus (« En outre, il avait une belle chemise. ») Donc avec outre, il y a la notion d'aller plus loin. Je suis donc de retour à outrance. Je songe alors à : excès, chose qui dépasse les bornes. Donc outrancier : excessif, qui dépasse les bornes. Et j'ai l'impression que cette association d'idées s'est déroulée le temps d'un éclair en zigzag.

Je me suis dit que timidement, c'est comme ça que je l'expliquerais. Mais que j'aurais sûrement tort. Qu'un côté spécial du mot m'échappait.

Je cherche sur mon téléphone mobile et je lis :



Quand on est moins con qu'on pense.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire