dimanche 12 novembre 2023

Écrire dans sa chambre

Je suis entré chez moi et, jetant un regard vers ma chambre, mon petit coin d'ordinateur, mon coin d'écriture, m'est apparu dans une lumière neuve. J'ai spontanément songé à des mots comme ceux-ci : il faut sacraliser le lieu d'écriture chez-soi, il faut le ritualiser ; oui, il faut sacraliser, ritualiser...

Fait beaucoup de ménage chez moi ce week-end. Récemment, l'état de santé de mon ex et mes nombreuses quêtes ne m'ont pas permis de mettre cet appartement à mon goût. Mais il y a tout un sentiment de zénitude à regagner sa sphère, quand celle-ci brille et respire l'ordre.

Je suis devenu une pute à cafés. Je traîne dans ceux-ci comme un vrai lâche, qui n'assume pas son introversion. Car lorsque je sors, je m'assure de ne parler à personne, ou presque. Plus jeune, outre les fois où j'écrivais à la Grande Bibliothèque, outre les fois où j'écrivais des poèmes dans les bus de la STL, j'écrivais essentiellement dans mon coin. Seul, sur une chaîne de trottoir, sous les étoiles masquées par la pollution lumineuse à Laval, ou en tête à tête avec mon ordinateur, je pondais ce que j'avais à pondre.

Arrivé à Montréal, j'étais tellement gêné que je n'osais pas aller, seul, dans les cafés qui m'interpellaient.

Mais arrivé à Montréal, deux amis, deux influences, m'ont montré que : a) Il est possible de sortir de sa tête ; b) Il est possible de sortir de sa coquille ; c) Il est possible de sortir dans les bars et les cafés (disons que, de fil en aiguille, la tradition de sortir a pris la tangente des cafés)

On dirait que je suis tellement encore dans cette mouvance énergétique, dans cet élan, dans les échos de ce mode de vie, que je ne peux pas ne pas sortir.

À l'instar de Jean-Paul Sartre qui chillait au Café de Flore et aux Deux Magots dans Saint-Germain-des-Prés, je vais assurément continuer d'être un homme qui aime s'installer dans les cafés pour écrire. Cependant, je cherche à réduire la quantité de mes visites. Less is more, je le crois depuis longtemps.

Quand je suis entré chez moi, alors que mon univers semblait mieux tissé, mieux ordonné, plus fécond, plus stable, ça m'a donné envie d'y être.

Je crois que ça montre que prendre soin de soi, c'est aussi prendre soin de son environnement. Prendre soin de son environnement, ça donne le goût d'y être.

Hé, j'ai même découvert la recette du parfait matcha latte, aujourd'hui. Pour bien faire mousser l'affaire, il suffit d'utiliser du lait – de soya, dans mon cas – style barista.

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