samedi 28 janvier 2023

J'ai retrouvé ça

Écrit cet été, le 30 juin, dans le même café où je me trouve présentement :

Tu veux être magnifié par un soleil que tu ne connais pas, touché par des mains d'amour net et incorruptible, des doigts noueux de déesse pétrisseuse de pain, par les mains d'errance des heures siffloteuses. Tu voudrais être sacré roi d'une histoire pouvant être rembobinée si besoin. Tu veux être bu et mastiqué par un soleil que tu entrevois à peine, qualifié pour vivre, prompt aux embrassades, un Alexandre le Grand de l'amour et de l'épanouissement du petit monde intime. Tu voudrais être vu comme tu ne t'es jamais vu encore, mouillé d'or par le matin qui te dit merci de renaître. Tu voudrais une espièglerie délicate aux commissures des lèvres qui dit je sais. Prêtre sans sermon, sbire sans violence, architecte sur des lunes peut-être, pompier qui renonce à éteindre ses émotions, sinon les plus basses, tu t'instillerais dans la vie comme un vent chaud par une porte entr'ouverte. La violence qu'on t'a faite serait une galette que tu laisserais aux loups, et cependant, tu prendrais le temps de hurler avec eux. Marié à la vie, tu saurais lui faire te suggérer de beaux vêtements spirituels par-dessus tes tuniques pleines de sable. Tu aurais dans ta besace de l'amour de première main à vendre et un miroir craquelé pour te rappeler que tu n'as pas besoin de lui. Tu serais le fier fils d'une étoile qui s'apprête à dévoiler sa position, et cette même étoile pour autant de fils qui te choisiraient.

2 commentaires:

  1. Salut doc! Je suis honoré de ta présence ici – merci pour ton comm. Content que tu sois de nouveau dans la blogosphère.

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