dimanche 18 août 2019

Généalogie

Ça faisait longtemps que je voulais parler un peu plus précisément de généalogie avec ma mère.

Dès le début de la conversation, elle a regretté ne pas posséder le savoir généalogique qu'ont eu certaines personnes dans notre famille, dont son père, décédé depuis plus de deux décennies déjà.

Pourtant, je trouve qu'elle a une bonne mémoire! Et ça constituera une piste suffisante pour la suite, si je décide de creuser le sujet. J'ai, au reste, été aidé par ce site web.

Mais je n'aime pas le verbe creuser, ça fait penser au fait de creuser la terre, d'exhumer, alors que les arbres généalogiques nous invitent à remonter, à creuser dans le ciel. J'ai toujours préféré m'imaginer les gens décédés comme quelque part là-haut, plutôt qu'ici-très-bas.

C'est qu'elle m'avait parfois parlé, en effleurant le sujet seulement, de Claude-Henri Grignon et de Germaine Guèvremont, respectables âmes du monde des lettres. Comme s'ils étaient mes ancêtres ou quelque chose.

Vérification faite auprès d'elle et de ressources généalogiques, récemment, ce n'est pas tout à fait exact.

La discussion a évidemment débuté avec Edmond Grignon, surnommé Vieux Doc, étant donné que j'avais écrit un billet à son sujet.

Elle m'a d'abord affirmé qu'il était le grand-père de sa mère, soit son arrière-grand-père; soit mon arrière-arrière-grand-père.

Ses grands-parents maternels, a-t-elle donc ajouté, se nommaient Mary Locas et Henri Grignon. Henri était donc le fils d'Edmond (ou Vieux Doc). C'est donc une chose de réglée: c'est ainsi que je remonte le fil de l'histoire jusqu'à ce sympathique Edmond, ou qu'inversement on descend les escaliers de sa descendance menant à moi, entres autres, qui rédige ce texte.

Digression amusante: elle m'a dit que Mary s'écrivait bien avec un y, car elle est née aux États-Unis, son père ayant été chercheur d'or.

Et le nom de famille Lajeunesse, dans tout ça? Achille Lajeunesse était le grand-père paternel de ma mère. C'est donc Achille Lajeunesse qui a séduit Henriette Grignon. Ce sont mes arrières-grands-parents.

Mais ne nous égarons pas. Facile de le faire, avec une pensée arborescente, spécialement quand il est question de ça, une arborescence.

Si l'on revient à Germaine Guèvremont (née Grignon) et à Claude-Henri Grignon (baptisé sous le nom d'Eugène-Henri Grignon), où se situent-ils dans ce fameux arbre généalogique?

Edmond Grignon, dit Vieux Doc, était en tous les cas leur oncle. Et ils avaient en commun avec leur tonton le goût de la littérature.

Germaine Guèvremont (auteur du roman Le Survenant) et Claude-Henri Grignon (auteur du roman Un homme et son péché — lequel a inspiré le téléroman Les Belles Histoires des pays d'en haut) étaient donc cousins. D'ailleurs, selon Wikipédia: «En 1938, [Germaine] aide son cousin Claude-Henri Grignon à l'écriture de la première saison de la série radiophonique Un homme et son péché.»

Ainsi, je ne suis pas directement lié à eux.

Plutôt, Medard Grignon et Henriette Lalande — mes arrières-arrières-arrières-grands-parents (!) —, nés respectivement en 1828 et en 1837 (ça commence à faire loin), sont nos ancêtres communs. Une fraction de mon sang est une partie de celui qu'ils avaient, ces écrivains cousins.

Ah, ces Grignon! Maintenant, je comprends pourquoi ma mère en parlait si souvent.

Pour conclure, ça explique quelques clins d’œil dans mes écrits. Dans un poème, il y a quelques années, ce n'est pas par hasard si j'avais utilisé l'expression le Survenant. Aussi, alors que je me suis récemment posé pour proser dans un lieu que j'aime bien, j'ai salué Claude-Henri au moyen du même procédé.

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