J'existe si tant est que mes atomes de chair se coordonnent autour de l'axe que j'incarne, qui se promène...
Je ne suis pas plus tangible que la choquante expansion de la nuit. Lorsque mon poitrail se gonfle et s'illumine, que mes jambes sont piquet, et que mes bras en érection se polarisent, participent d'une croix qu'incarne mon corps, je deviens épars et diaphane : mes deux mains touchent la flaque humide et ennuitée des antagonistes horizons. Et je constate que mes pieds, qui étaient si durs, se sont enracinés, ont un tombeau floral loin sous la terre, par là affligée de varices en son coeur. Ma tête squamée, émaillée de croûtes d'étoiles, est un sinistre et hypnotique mélange de langueur, de folie acceptée, de décalage de la foi, d'autisme amoureux, voracement étourdi que je suis par le ciel vers lequel mon chef semble dériver dans une bouffée cinématographique. Je suis clairsemé aux quatre vents de la sulfureuse solitude. Une impropriété magnétique, aiguillant mes multiplicités, me conduit vers de hagards égouts béants, où fleurissent sinistrose et paralysie. Je n'existe pas. Je prolifère comme un mauvais bourdon de radioactivité. Je suis illustrement diffus, et cependant, je suis quand même.
Ne suis, en outre, pas plus palpable que la déraison qui me malmène, dont on ne se doute qu'avec bizarre légèreté.
Aucun spectre ne recèle la fréquence de ma tourmente codifiée.
Tout ce que je sais faire c'est souffrir, et caqueter des fleurs d'éther pour le dire.
Diantre, Des mots de souffrances, mais des mots puissants, des mots criants de cette douleur de l'âme. On voudrait, cher G, vous tendre la main, vous offrir un continium de doux réconforts. Et cela sera fait,dans quelques instants,pusique je serai à vos côtés, tentant au meilleur de mon être d'être celle qui pourra vous apaiser.
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Merci...
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Tout ce que je sais faire c'est souffrir...L'écrire aussi!
RépondreSupprimerDéchirant de beauté.
Vaste solitude, les yeux rivés à l’écran ou au plafond lorsqu’en éveil. Salive métallique, l’amertume de l’hypocrisie d’exister. Ressent-il la même chose, l’acteur qui voit la salle se vider, lorsque les derniers projecteurs s’éteignent et qu’il ne reste que le soubresaut d’un néon qui crépite?
RépondreSupprimerPeut-être simple surchauffe de la cervelle de vouloir émulsifier de sagaces réflexions dans un puits de fatigue. Reste que le noir comme le blanc nous en fait voir de toutes les couleurs.
@Blue Merci, Blue. C'est toujours étonnant de voir comme l'oxymore n'est pas loin. Déchirante. Beauté. Dis-tu ! Eh bien ! c'est parce que ça puisait dans quelque chose de très réel. « Donner forme au fracas », dixit Cyrulnik.
RépondreSupprimer@Michael Salive métallique, j'aime ça! J'ai connu une telle solitude, à une époque. Rien. Pas une âme. J'étais cloîtré dans un désert infini. La vie, à ce moment-là, ne fait plus de sens, littéralement. Pourquoi aller là, plutôt que là? Vouloir marcher, flâner, pour se divertir. Plus rien ne fait effet. Alors, je vais là, ou là-bas? Qu'importe, m'en fiche. Je reste ici? C'est être partout et nulle part à la fois. C'est pourquoi le personnage, dans cette prose, s'étire effroyablement, occupe un si grand espace, tout en étant diaphane.
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