lundi 20 juin 2011

Une première chanson

Puisque j'écris des poèmes versifiés, il fallait nécessairement que je m'essaye dans la chanson. La lecture de Fontes a bonifié et confirmé cette volonté de composer de telles oeuvres.

J'ai adopté l'une des idées de Mistral, soit celle qu'il est parfois possible, voire propice, d'écrire du point de vue de l'autre sexe.

Cela se prêtait bien à la circonstance. Cette chanson est inspirée par deux amis dont l'amour s'est consumé dans un flamboiement trop fort ; or il me semble que son point de vue à elle, celui que j'imagine, et que j'espère conforme à l'immensité de leur rêve qui a sombré, conviendra davantage pour dire toute cette rage qui flirte pourtant avec les tendres souvenirs.

Ainsi, voici cette chanson :


Les fleurs sont rentrées en terre

Je t'ai rencontré sous la foudre
Mon âme bleue, ton regard noir
Nous avons pourtant su recoudre
Nos coeurs crevés qui voulaient choir

Je t'ai dit donne-moi ton âme
Et j'y imprimerai mon nom
Tes lèvres me sacrèrent femme
Dans la fièvre du doux frisson

Notre amour nous vint par décharges
Deux défunts à ressusciter
J'ai échoué sur ton coeur large
Sur ta prunelle j'ai dansé

J'avais un sourire trop con
Nous nous consumions dans la transe
Je sais désormais qu'un cocon
Brûle tout en exubérance


Refrain :

Le soleil nous a trop nourris
Nous ignorions la vraie lumière
Notre amour était boulimie
Nous hurlions le vent, le tonnerre

Nous avons cru faire la guerre
Afin de défendre l'amour
Mais les fleurs sont rentrées en terre
Quand nos bombes ont vu le jour


Je criais, mais avec passion
J'étais jalouse et affamée
J'ai voulu un feu d'émotions
Vis-tu mon coeur déshabillé ?

Refrain :

Le soleil nous a trop pourris
Nous avons craint la vraie lumière
Trop d'amour pour nos coeurs flétris
Nous hurlions le vent, le tonnerre

Nous avons cru faire la guerre
Afin de défendre l'amour
Mais les fleurs sont rentrées en terre
Quand nos ombres ont vu le jour

Nous avons cru faire la guerre
Afin de défendre l'amour
Mais les fleurs sont rentrées en terre
Quand notre amour fut sans recours

Mais les fleurs sont rentrées en terre
Quand notre amour fut sans recours...

4 commentaires:

  1. Cibole, v'là de la concurrence!

    Lyes...

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  2. OH YEAH, lyes.

    Dès que je vois un chanteur ou une chanteuse, je l'agrippe, je lui dis : « Comme ça, tu chantes ! J'imagine que tu chantes à propos de ce sujet-ci, et ce sujet-là... Oh, pas que j'essaie de te mettre des mots en bouche... »

    Blague à part, j'aime cette formule d'écriture. C'est schizophrénique au maximum : lors de l'écriture d'une chanson, pas même besoin d'être soi-même... Fallait ben que j'écrive une toune pour m'en rendre compte.

    Des conseils pour percer dans ce domaine ? Je vois poindre dans ma mémoire quelques phrases de Fontes...

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  3. bonne chanson grand lion. Belle image que ces fleurs rentrées en terre. Comme des beautés rétractables sorties trop vite de leurs trous pour un rayon de soleil un tantinet trop grisant. Décidément les fleurs n'apprendront jamais et le soleil est toujours aussi salopard.

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  4. Merci ! Cette image m'était venue spontanément ; c'est quand l'inconscient arrive avec sa touche que l'imagerie devient complète.

    J'en suis à ma troisième chanson. J'aime vraiment ça...

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