samedi 5 mai 2012

La violence est hideuse

Je la comprends. Un peuple qui se soulève le fait car il est colérique.

Mais ça ne mène à rien. Sinon qu'à des scènes de pure disgrâce. La désobéissance civile est une bien meilleure tactique. Qui ne met en péril aucune vie, qui n'abîme aucune santé.

Je ne suis pas étudiant, néanmoins, je me suis toujours considéré comme un Rouge.

Mais un problème que je constate, chez les Rouges, quelquefois, c'est l'approbation tacite des actes violents.

Bilan de la manifestation de l'émeute de Victoriaville : des policiers blessés, deux traumatismes crâniens, un traumatisme facial, une vie en jeu. Arrêt. Stop.

J'ai visionné, récemment, le film sur la vie de Gandhi. Je connaissais mal ce héros modeste. Je suis heureux d'avoir découvert son histoire. Ça, c'était un homme. Car il bravait la violence. Il faut du courage, pour ça. Et il était un civil sacrément désobéissant.

Pour être un homme qui n'a pas froid aux yeux, il faut plus de cerveau que de couilles.

Vous devriez troquer le carré rouge pour le carré rose. On a besoin de pacifisme, pas de sang.

Je ne dis pas qu'il faut être passif. Le pacifisme n'est rien en soi ; ce n'est jamais qu'une trame de fond au soulèvement noble.

Ça risque de durer longtemps, rendez donc tout cela le plus agréable possible. Vous ne vous soulevez pas uniquement contre le sinistre mafieux qu'est Jean Charest (je suis incapable d'admettre que cet homme est réel, on dirait un personnage qui serait extrait des limbes de l'esprit d'un écrivain maniaque), la turpide Beauchamp, tous ces petits cerveaux sans moyens qui prétendent vous mener dans la bonne direction, enfin la hausse des frais scolaires... Vous explosez de révolte contre l'Injustice avec un grand I, celle qui vous empale, contre le capitalisme.

Je sais que la violence peut être économique, qu'elle peut être psychologique, etc. L'agresseur, c'est donc Big Brozeur. Mais quand un badaud arrive, et qu'il voit la violence fuser de toutes parts, il trouve ça uniformément laid. Or quand les images font le tour du globe, la casse ne fait que comprimer un instant le coeur de nos frères du monde, puis on nous oublie. Lorsque la révolte est douce, radieuse, mais ferme, ça inspire le respect, et un grand courant naît.

Vous vous battez parce que vous êtes plus intelligents. Prouvez-le. Concrètement, bien sûr, il y aura toujours de la violence, et il serait difficile d'arrêter ceux qui sont férocement belliqueux. Mais décourager l'idée de violence serait un bon début, vous ne croyez pas ?

P.S. — S'il y a, parmi les manifestants pacifiques, une gangrène d'émeutiers, on retrouve, du côté des policiers, des percussionnistes sanguinaires qui ne demandent qu'à vous jouer un solo de matraque sur la tête. Les policiers qui se taisent, dans cette affaire, sont tout aussi coupables. Ce que je veux dire, c'est que je ne suis pas comme cet illustre aveugle qu'est Richard Martineau, démagogue par vocation, cerveau en ruine, parasité par le subjectivisme, qui ne sait pas voir le portrait dans son ensemble, et qui croit que la violence n'est que du côté des Rouges. Bref, à mon sens, quiconque commet un acte violent ou est dans son rayon et ferme les yeux sur icelui est coupable.

2 commentaires:

  1. Splendide témoignage/texte/cri du coeur d'humanité.
    Merci de mettre en mot l'émoi d'un peuple...

    J, l'amoureuse

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  2. Votre doux commentaire, Mademoiselle, est également une contribution rayonnante.

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