samedi 9 octobre 2021

Avoir des buts, ou ne pas avoir de buts ? Telle est la question...


Il y avait un certain temps que je n'étais pas allé visionner le contenu de « Solange » sur YouTube. La dernière fois, elle m'avait donné l'impression d'être dans une profonde crise, un mal-être.

Sur un coup de tête, dans un élan de légèreté, j'y suis retourné aujourd'hui.

C'est puissant, cette vidéo. C'est révélateur. Ça a le potentiel de changer une vie.

Il est vrai que certains buts peuvent devenir des fardeaux. Il est vrai également que la société nous met de la pression « pour devenir quelqu'un ». On nous vrille souvent dans le crâne que la société est hiérarchique, et qu'il faut aspirer à gravir les échelons de cette hiérarchie. Jordan Peterson, dont je parle parfois sur ce blogue, est un grand amateur de cette idée de hiérarchie. D'ailleurs, il rappelle souvent à l'être humain qu'il ne peut pas ne pas avoir de buts, sous peine d'errer. Néanmoins, une question de tempérament est sans doute en jeu.

Flash : ce que Mistral écrivait, dans sa jeune vingtaine, dans Vamp, au sujet de la hiérarchie sociale : « [Ils] me voyaient de si loin, à travers leur grille, devinant en moi l'étoffe d'un grand plaideur ou d'un tribun populaire ou d'un financier plein aux as ou d'un n'importe quoi au sommet de leur échelle sciée à la base, et croyant dur comme fer que je raterais ma vie si je refusais d'en gravir les barreaux. Tous les misérables qui comme moi commencent au bas de l'échelle voient bien qu'on en a saboté les pieds et qu'elle ne supportera jamais leur poids jusqu'au sommet. Certains l'oublient ou choisissent de ne plus y penser, jusqu'à ce qu'à l'heure du bilan, l'ange justicier de la mémoire leur remette le nez dedans avant de les précipiter dans la chute. »

Comme elle le dit, les enfants, par exemple, existent, tout simplement. Ils ne se disent pas : « Je commencerai à exister quand j'aurai atteint tel but... » Ce que les adultes peuvent faire.

J'adore l'ouverture d'esprit, la souplesse de la pensée d'Ina Mihalache.

Elle me rappelle en fait la brillante lettre de Hunter S. Thompson sur le sujet.

J'ai moi-même une montagne de buts. Et je me demande si, parfois, cette montagne ne retombe pas sur moi. Ça fait un bon moment déjà que je songe à m'orienter vers la décroissance (celle relative aux objectifs).

Ces buts que j'avais cartographiés, pour mon futur, je serais bien plus heureux, en fait, s'ils n'étaient qu'un territoire d'affinités. C'est-à-dire que j'ai découvert un certain nombre de domaines qui me plaisent ; je pourrai, si je le veux, en plus ou moins grande proportion, m'y réaliser, y jouer.

Cela dit, il est impossible de ne pas avoir de buts. Ne serait-ce que de petits buts. Solange, par exemple, à la fin de sa vidéo, rappelle à ses admirateurs qu'ils peuvent la financer sur Patreon. Sa vidéo comportait certainement ce but, tout comme celui de communiquer des pensées. Bien qu'elle affirme ne pas savoir qui elle est, et où elle va, elle sait quand même qu'elle évolue dans un certain spectre de l'existence, comme artiste, comme touche-à-tout.

Aussi, sauf tout le respect que je porte à sa personne et à la vidéo dont il est question, je pense qu'il est un peu facile de dire qu'on ne veut pas de buts, qu'on ne veut être personne, lorsqu'on a déjà percé, lorsqu'on est un artiste accompli.

Peut-être faut-il trouver un équilibre lorsqu'on vise des buts ; peut-être faut-il s'entraîner à en avoir de vrais, et reconsidérer les objectifs qui ne semblent plus nous convenir.

Dans tous les cas, cette vidéo s'avère particulièrement inspirante...

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